Quel prénom pour bébé? Attention aux héritages compliqués
François Bonifaix, psychologue, s’est interrogé sur les raisons du choix du prénom par les parents, et les conséquences psychologiques qui pourraient en découler. Pendant près de quatre ans, il a reçu près d’un millier de témoignages sur la question, puis il a publié Le Traumatisme du prénom chez Dune95 en 1999 (réédité et réactualisé depuis à trois reprises). Il y montre notamment comment un prénom peut rendre malade un enfant, quand il a été choisi en référence à une personne malade, ou pire, à un grand frère ou grande soeur mort prématurément.
Dans ces cas-là, « il y a de fortes chances que cet enfant ait des difficultés à dormir, qu’il soit victime d’insomnies et passe ses nuits à brailler. C’est sa façon à lui de répondre au choix de ses parents. Le sommeil répond à la pulsion de mort. En ne dormant pas, en pleurant, l’enfant exprime qu’il est en vie, manière pour lui de rassurer ses parents ».
Attention donc à ne pas faire porter à notre bébé un prénom trop « chargé », qui pourrait, en plus de perturber ses nuits, le rendre psychotique ou hypocondriaque, ou le pousser à projeter plus tard son traumatisme sur ses propres enfants.
Choix du prénom: critères conscients et inconscients
Les critères qui déterminent le choix d’un prénom sont variés : désir de se démarquer, de faire preuve d’originalité, envie de céder au prénom-phare du moment, parfois rendu populaire par une personnalité, une chanson, très souvent par les médias.
Marquer son appartenance à une communauté religieuse ou ethnique, à ses origines, à son attachement à un pays, à une culture ou un milieu socioculturel sont également pris en compte par les parents. Cela dit, selon un sondage paru en 2004 sur le site www.meilleursprenoms.com, l’élément jugé le plus important par les parents serait la sonorité du prénom.
L’accord entre le prénom et le nom vient au second rang des priorités, l’originalité en troisième. L’influence de la mode ne vient qu’en sixième position, avant la connotation sociale ou l’étymologie d’un prénom. « Parce qu’elle contredit la réalité des faits, cette réponse est intéressante : elle prouve qu’une majorité de parents n’ont pas conscience d’avoir été influencés par les cycles de mode des prénoms », analyse l’équipe du site.
