Allaiter et être enceinte

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Allaiter pendant la grossesse : vers un sevrage naturel

Si allaiter pendant la grossesse n’est pas dangereux, il est quelques éléments que l’on constate cependant : d’abord, la quantité de lait peut baisser. Cela arrive « plus ou moins selon les femmes, et plutôt au cours des derniers mois de la grossesse », explique Claude Didierjean-Jouveau dans son dossier « Le partage du sein » (in Allaiter Aujourd’hui, La Leche League, 2004). Ce changement de volume peut détourner certains enfants du sein.

Autre conséquence : à partir du deuxième trimestre de la grossesse, le lait va devenir du colostrum, donc changer le goût du lait. Là encore, le changement peut déplaire au bébé qui rejettera alors les tétées.

Le colostrum peut aussi avoir « un léger effet laxatif sur l’enfant, mais il est vraisemblable que celui-ci aura alors également une alimentation solide et ne dépendra plus exclusivement du lait maternel » précise la secrétaire nationale de LLL.

Au final, il apparaît que 60 à 70% des enfants allaités se sèvrent d’eux-mêmes pendant une grossesse, même si « ce chiffre ne prend pas en compte les enfants déjà grands qui se serraient sevrés de toute façon », précise LLL.

En effet, même pour les grossesses les plus rapprochées, le premier bébé aura au moins six mois au moment où le lait de sa mère peut changer : qu’il se détourne alors du sein n’est alors pas si grave, car il aura déjà bien profité des bienfaits et des anticorps du lait maternel. En outre, beaucoup de femmes ne souhaitent de toute façon pas allaiter au-delà de six mois…

Douleur et malaise, les vrais freins à l’allaitement pendant la grossesse

« En fait, les vrais problèmes de l’allaitement pendant la grossesse sont dus aux sensations physiques et aux sentiments que la poursuite de l’allaitement va susciter chez la mère. La première de ces sensations, et l’une des plus courantes, c’est une sensibilité accrue des mamelons, pouvant aller jusqu’à une douleur intolérable » explique C. Didierjean-Jouveau.

Cécile, maman de Milo, confirme : « Au début, j’ai eu l’impression de retourner aux premiers temps de l’allaitement, c’était terrible ! Heureusement cela ne dure pas. Aujourd’hui je suis enceinte deux mois et demi et c’est quasi fini, même si le sein droit est toujours un peu plus sensible que gauche ». La douleur peut être rédhibitoire à l’allaitement, or il n’y a rien à faire pour soulager la mère car l’hyper sensibilité est liée à l’afflux d’hormones engendré par la grossesse

L’impatience est également au programme. Vous qui aviez jusqu’alors pris tant de plaisir à allaiter, il est possible que vous vous retrouviez énervée pendant les tétées, voire stressée. Karine, maman de Clothilde et d’Emile, raconte ainsi : « Vers six mois de grossesse je ne supportais plus les tétées de ma grande (26 mois), alors nous avons arrêté. Mais en rentrant de la maternité, je lui ai proposé à nouveau le sein : co-allaiter m’a permis de pallier la frustration de Clothilde de me voir m’occuper de son petit frère, tout en continuant à lui donner des éléments importants pour sa croissance ».

A l’arrivée, certaines femmes enceintes capituleront face aux tétées douloureuses. D’autres n’auront pas mal, mais ressentiront malaise ou irritation. D’autres encore vivront l’aventure sans aucun désagrément, et enchaîneront ensuite avec un co-allaitement. Tout est possible, mais vous ne le saurez qu’en tentant le coup !

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