C’est un anniversaire spécial. On fêtait le 24 février la première naissance par fécondation in vitro française. Amandine, première d’une longue « fratrie » qui s’est agrandie de plus de 21.000 naissances.C’était il y a 30 ans. Le 24 février 1982. L’équipe du professeur René Frydman voyait naître le premier enfant français issu d’une fécondation in vitro. La petite amandine est aujourd’hui mère naturelle, et trentenaire en parfaite santé. A l’époque cette technique d’insémination artificielle est encore novatrice puisque le premier « bébé éprouvette » du monde est âgé de 4 ans, anglais et s’appelle Louise Brown. La procédure est simple : dans une culture stérile, les spermatozoïdes et les ovules entrent en contact en dehors du corps humain, et s’il y a fécondation on réimplante les embryons dans l’utérus de la femme.
René Frydman, gynécologue par ailleurs parrain d’Amandine et son collègue le biologiste Jacques Testart se souviennent : « les premiers embryons au microscope, c’était formidable. A chaque étape, il y avait quelque chose qui vous tenait en haleine, chaque étape était une victoire ». De nos jours, l’utilisation de l’aide médicale à la procréation (AMP) est devenu beaucoup plus difficile, administrativement : « a l’heure actuelle, si on devait refaire Amandine, on ne pourrait pas à cause du carcan administratif » selon une des sages-femmes présentes à la naissance d’Amandine. Malgré cela, cette technique avait contribué à mettre au monde pas moins de 2.6% des naissances en 2009.