La hernie ombilicale

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La prise de poids rapide prédispose la femme enceinte au développement de hernies. Une pathologie habituellement bénigne mais dont les complications se gèrent difficilement lors d’une grossesse.

Premier point, et non des moindres, si l’on veut parler hernie : on dit bien la hernie et non l’hernie.

La hernie donc, est caractérisée par la sortie d’un organe ou d’une partie d’organe  hors de la cavité où ils se trouvent habituellement. L’organe, le plus souvent l’intestin grêle, parvient à sortir de la paroi abdominale par un orifice, naturel ou créé suite à un accident.

Peu ou pas douloureux, l’intestin en ballade forme au contact de la peau une protubérance. Suivant l’importance du cas, elle peut être quasiment invisible ou bien avoir la taille d’une orange !

La hernie est plus visible lors d’une contraction des muscles, au moment d’un effort ou d’une forte toux par exemple.

Si le cas est encore bénin, on doit pouvoir rentrer la protubérance en appuyant dessus, sans que cela soit douloureux. Lorsque la hernie vous fait souffrir, des complications sont à prévoir et une opération s’impose dans les plus brefs délais.

La hernie ombilicale

La hernie ombilicale est une forme commune de hernie que l’on constate principalement chez l’enfant en bas âge. Néanmoins, les adultes sont également touchés, l’homme plus souvent que la femme… mais pas que la femme enceinte !

La hernie ombilicale est du à une faiblesse congénitale au niveau du nombril, mais peut également résulter d’un « accident » : la paroi de l’abdomen s’abime suite à une augmentation de pression sur les structures abdominales. Cette pression peut être causée par un effort violent (sport intensif, transport d’une charge lourde), ou par une prise de poids rapide : les personnes obèses sont particulièrement sensibles à cette pathologie, de même que les femmes enceintes.

Hors grossesse, la hernie ombilicale n’est pas une pathologie dangereuse et se soigne très bien, sans laisser de séquelles. Néanmoins, elle nécessite un moment de repos, le temps pour l’orifice de se reboucher : mieux vaut donc laisser passer quelques mois entre une opération d’hernie et une nouvelle grossesse.

Hernie ombilicale et grossesse

Lorsqu’une hernie ombilicale se déclenche lors d’une grossesse, des conséquences problématiques peuvent survenir. Il est possible que la hernie reste stable, sans progresser : dans ce cas, mieux vaut attendre l’accouchement avant de s’en soucier.

Mais la prise de poids, ainsi que la pression constante qu’exerce le bébé sur les abdominaux peut aggraver la hernie ombilicale : une partie plus importante de l’intestin sort de sa cavité, et peut se retrouver coincé derrière la paroi. On parle alors d’une hernie étranglée: une partie de l’intestin ne fonctionne pas et peut se scléroser. Devenue extrêmement douloureuse, la hernie doit alors être opérée d’urgence.

Suture ou prothèse

La seule façon de soigner une hernie est de passer par une intervention chirurgicale appelée hermiorraphie. Deux types d’intervention sont possibles. Une suture : on recoud les muscles là où ils se sont distendus. La technique à l’avantage d’être rapide (un ou deux jours d’hospitalisation), bien que nécessitant quelques temps de repos par la suite (plusieurs semaines). Elle se fait sous anesthésie locale, l’équivalent d’une péridurale. L’inconvénient est que l’orifice peut se rouvrir.

Pour plus de sécurité, la pose d’une prothèse au niveau de l’orifice peut être envisagée : plus lourde, l’intervention nécessite une anesthésie générale, pas toujours possible ni sans risque pour le bébé.

Toute opération chirurgicale étant, en cas de grossesse, sérieuse, mieux vaut parler au médecin de sa hernie le plus tôt possible.

Quelque soit le mode opératoire choisit, une hernie peut se rouvrir. Pour éviter cela, le plus grand repos est imposé ! On ne porte plus rien de lourd, et on limite la marche ou tout ce qui pourrait fatiguer l’organisme.

La hernie chez l’enfant

Des cas de hernies ombilicales détectés chez l’enfant inquiètent souvent, à tort, les futurs parents. Jusqu’à la onzième semaine, la paroi abdominale est encore perméable, il n’est donc pas choquant qu’une partie de l’intestin se ballade ! A partir de douze semaines, si les intestins ne sont toujours pas rentrés, on peut craindre des problèmes chromosomiques de type trisomie. Une étude du cariotype est alors à envisager.

Si l’enfant développe une hernie ombilicale après sa naissance, pas d’inquiètude. Jusqu’à un an, la paroi abdominale n’a pas encore sa solidité définitive. La hernie ne dérive pratiquement jamais vers sa forme étranglée et se résorbe d’elle-même (ce qui n’est plus possible par la suite).

Pour les plus inquiets, reste la technique dite de grand-mère, un bandage sur le ventre, avec pièce de monnaie sur le nombril. Si ça ne sert surement à rien, ça ne peut en tout cas pas faire de mal.

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