Etre papa : Dans la tête d’un « primipère »

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Qu’est-ce que c’est, être papa ? Pour Elle, c’est peut-être évident, animal, inné, mais pour le primipère (père pour la première fois), c’est souvent la planète Mars. Ce n’est pas qu’ils soient neu-neu, les hommes, mais quand madame s’y met avec son chambardement psychique et que la société en rajoute une couche (comment ça, vous ne voulez pas assister à l’accouchement ?), l’aventure est suffisamment extrême pour leur faire perdre les pédales. Certains couchent alors au bureau, ont tennis tous les soirs ou prennent un abonnement en boîte de nuit. D’autres se retrouvent chez les FPA (Futurs Pères Anonymes)… Mais qu’ils prennent leurs jambes à leur cou ou qu’ils assument, les hommes deviennent pères, et tout reste à faire !

Qu’attendre du futur papa ?

Assurer un toit, un frigo rempli…et de l’amour aussi. La plus grande crainte qui assaille le futur père peut se traduire ainsi : « serai-je capable de protéger ma famille et de subvenir à ses besoins ? ».

A trois, les revenus du couple ne vont pas augmenter, mais les dépenses, si ! Les fonctionnaires se sentiront peut-être plus à l’aise que les artistes sur cette question de la sécurité matérielle, mais aujourd’hui, elle ne suffit plus.

On attend aussi du père qu’il apporte une sécurité affective, en particulier à sa femme durant sa grossesse et à son enfant ensuite. Difficile quand on ne se sent pas rassuré soi-même…

Un primipère à l’accouchement

Même les hommes qui ont vraiment envie d’assister/de participer à la naissance de leur enfant peuvent craindre de ne pas supporter l’accouchement. L’inconnu (impossible de tout prévoir) et l’intense décharge d’émotions (ma femme souffre/je vais enfin voir mon bébé !) sont autant de facteurs propres à dérégler n’importe quel estomac…

 Mais rassurez-vous, messieurs : faire un pâté aux pieds de la sage-femme ou tomber dans les pommes, ça n’arrive presque jamais ! En fait, la peur d’assister à l’accouchement recouvre plutôt la peur de compromettre la sexualité du couple. Et de fait, des pères craignant les reproches, de passer pour des dégonflés ou de faire vieux jeu se sont forcés à rester dans la salle, mais leur désir est long à s’en remettre !

Conclusion : si vous préférez attendre derrière la porte, c’est tout aussi respectable, le tout est de l’expliquer à votre femme pour qu’elle ne sente pas abandonnée le jour J. Il est aussi possible de se concentrer… sur son visage.

Le doute du futur père

Il arrive que le futur père soit traversé par l’idée qu’il n’est pas vraiment le père. C’est totalement irrationnel (il n’y a qu’à voir leur tête quand on leur demande s’ils soupçonnent leur femme), mais c’est pourtant là. Les psys l’expliquent comme une réaction face à un sentiment qui pourrait se résumer ainsi : « créer la vie, c’est trop grand pour moi, quelqu’un d’autre -de divin- a dû le faire… ».

Changement de vie pour le primipère

Les futurs papas sont confrontés à la « responsabilité de vivre » pour leur enfant. Finis les virées à fond la caisse et le sentiment d’immortalité ! A présent ils n’ont plus le « droit » de mourir, et c’est flippant… La peur de la mort s’exerce également envers la femme enceinte, résurgence d’un temps où donner la vie était la première cause de mortalité féminine.

Cette crainte, renforcée par le caractère intemporel, froid et grave du cadre hospitalier, tend à s’amenuiser aujourd’hui, la probabilité d’un décès de la mère en couche étant devenue faible (1 sur 10 000 naissances selon les statistiques 2001 du ministère de la Santé). Reste la peur pour la santé de l’enfant, quelque chose que l’échographiste n’aurait pas vu… et le papa de compter discrètement les doigts de son nouveau-né.

Quelle place pour le futur papa ?

La peur d’être remplacé dans le cœur de sa femme, ou tout du moins d’y perdre une bonne part, est fréquente et justifiée : certaines mères deviennent des louves à la naissance du bébé, interdisant l’accès aux grosses pattes pleines de doigts du papa (« pas de bisou ! Tu vas me le réveiller »).

Le père doit donc clairement faire entendre que c’est aussi son enfant, qu’ils vont l’élever ensemble, et même qu’il veut passer du temps seul avec lui. Un conseil : parlez-en avant que bébé soit arrivé ! Le père à une place à prendre auprès de l’enfant pour préserver sa place en couple.

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