Si de petits écoulements sont tout à fait courants et anodins dans le quotidien d’une femme enceinte, qu’en est-il des autres types de pertes vaginales ?
Pertes blanches : tout est normal
Lorsqu’on est enceinte, nos sécrétions vaginales sont plus abondantes que la normale sous l’influence des hormones de la grossesse.
Produites par les glandes du col de l’utérus et du vagin, ces sécrétions sont claires et visqueuses, d’où le terme de « pertes blanches ». Ces dernières sont parfaitement normales.
Pertes blanches ou pertes suspectes : que faire ?
Si les écoulements vaginaux s’accompagnent de démangeaisons, de brûlures urinaires ou de mauvaises odeurs, il s’agit probablement d’une mycose (affection due à un champignon).
Certains parasites comme le « trichomonas » transforment même vos sécrétions en liquide jaunâtre au lieu de pertes blanches.
Quoi qu’il en soit, dès que vos pertes vous paraissent suspectes, parlez-en à votre gynécologue. Car si les infections sont souvent bénignes, non traitées elles peuvent amener des complications telles qu’un accouchement prématuré ou une infection néonatale.
En cas de problème, quels que soient les germes en cause, votre médecin vous donnera un traitement local à base d’ovules (sur un jour, trois jours et jusqu’à neuf jours), ainsi qu’une crème ou un lait antimycosique pour votre compagnon, même s’il ne ressent pas d’irritation (il peut être porteur sain et risquer de vous contaminer à nouveau).
Précaution importante : bien respecter la durée du traitement, car les mycoses peuvent récidiver. Pour plus de sûreté, un prélèvement de contrôle quelques jours après le traitement permettra de vérifier la disparition du germe.
Pertes sanguines au premier trimestre de la grossesse
Des saignements pendant les trois premiers mois de la grossesse peuvent avoir de nombreuses causes, bien qu’elles ne soient pas toujours identifiées. Ils impliquent toujours de consulter, car ils peuvent signaler aussi bien un trouble anodin qu’un problème grave. Une échographie permettra alors souvent d’aider au diagnostic.
L’ectropion, par exemple, est une fragilisation du col de l’utérus (assez fréquente pendant la grossesse) qui peut donc se mettre à saigner après un toucher vaginal ou un rapport sexuel. Ce petit trouble se diagnostique à l’aide d’un simple spéculum et ne nécessite aucun traitement. Les saignements s’arrêteront d’eux-mêmes.
Autre cause de saignement possible : le décollement des membranes de l’œuf de la paroi utérine. Ce trouble entraîne des saignements bien rouges, toujours alarmants pour une femme enceinte, mais pas forcément graves. Tout dépend de l’importance du décollement et de sa localisation par rapport au placenta.
Ici le médecin prescrira le repos, avec arrêt de travail, et il vous demandera d’éviter les trajets en voiture le temps que l’œuf se recolle à la paroi utérine.
Le plus souvent, le problème se résout spontanément, et si des écoulements de sang foncé interviennent par la suite, ils n’ont pas d’importance.
Saignements au 2e ou 3e trimestre de la grossesse
En milieu et en fin de grossesse, prévenez médecin ou sage femme immédiatement si vous saignez et rendez-vous à la maternité pour vérifier ce qu’il en est.
Il existe plusieurs causes possibles, dont la fausse couche tardive (présence de pertes rosées ou brunâtres accompagnées de douleurs au ventre), le placenta « praevia » (situé entre le fœtus et le col de l’utérus, ce placenta saigne spontanément ou sous l’effet d’une contraction, ce qui nécessite repos, voire hospitalisation), l’hématome rétroplacentaire (le placenta se décolle avant l’accouchement, il provoque alors une douleur abdominale et des contractions utérine très rapprochées : une césarienne est ici indiquée), l’accouchement prématuré (entre la 22e et la 38e semaine d’aménorrhée) ou encore une rupture de la paroi utérine (saignements accompagnés d’une violente douleur).
Seule une analyse de votre situation permettra de statuer, et parfois de parer à l’urgence: ne restez jamais avec des saignements importants inexpliqués.