Grossesse tardive, après 40 ans, grossesse à risques?

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2021

Entre 1980 et 2004, les grossesses après 40 ans ont triplé. Véritable choix ou pression sociale, le phénomène entraîne bien des questions. Quels sont les risques de ce que l’on nomme les grossesses tardives pour la maman? Pour le bébé?
Voici quelques éléments de réponses aux questions, petites et grandes, qui se posent quand on veut un bébé après 40 ans.
Une grossesse après 40 ans n’est plus un phénomène isolé. A cela, plusieurs raisons : on fait des études généralement plus longues qu’avant et on se lance dans une carrière qu’il est parfois difficile « d’entrecouper » du projet d’un enfant… Que l’on repousse à plus tard, une fois que les bases professionnelles sont posées.

L’allongement de la durée de la vie, la multiplication des familles recomposées, la volonté de faire de son désir d’enfant un vrai projet réfléchi, de s’assurer d’être prêt pour son arrivée… Autant de facteurs qui influent sur nos comportements face à la maternité. Et si, socialement, avoir un bébé tardivement est loin d’être tabou – voire l’inverse -, il en va autrement pour notre organisme. Quelles que soient nos motivations, quelques prises de conscience et précautions s’imposent…

Grossesse après 40 ans: baisse de la fertilité

Selon la terminologie médicale, une grossesse est considérée comme tardive à partir de 38 ans, âge à partir duquel l’infertilité touche 50% des couples.

Pour tomber enceinte à 40 ans, 13 mois en moyenne sont nécessaires contre 5 mois autour de 25 ans. Plus parlant encore : 95% des femmes de 30 ans qui veulent un enfant y parviennent alors que seules 35% des femmes de 40 ans n’y arriveront jamais. Cette baisse de la fécondité est due au vieillissement des ovules qui, contrairement aux spermatozoïdes, ne se régénèrent pas en permanence. Sachant cela, la première sagesse est de prendre son mal en patience !

Quels sont les risques d’une grossesse tardive pour la maman ?

Ils sont assez nombreux, même si aujourd’hui ils sont maîtrisables et généralement maîtrisés. Il n’en demeure pas moins qu’il est important d’en être informée. Les risques principaux pour la maman sont le diabète, l’hypertension, les fibromes, les phlébites, les problèmes d’hémorragies dues à un utérus qui fonctionne moins bien et les fausses couches, plus nombreuses.

La mortalité maternelle en couches, même si elle reste un épiphénomène, augmente elle aussi : le risque de décès pendant l’accouchement est en moyenne de 1 sur 10 000 et s’élève à 1 sur 3000 entre 40 et 44 ans. Sachant cela, sans dramatiser, il faut être tout simplement consciente du fait qu’il est globalement plus difficile d’être mère à 40 ans qu’avant… Sans perdre de vue que les statistiques ne disent rien des grossesses formidables menées à cet âge.

Grossesse tardive: quels risques pour l’enfant ?

Le risque majeur d’une grossesse tardive reste la trisomie 21. En effet, chez les femmes ayant une grossesse après 42 ans, un bébé sur 64 risque d’en être atteint. A 25 ans, le risque d’être enceinte d’un enfant trisomique est de 1/900, à 35 ans de 1/380 et à 45 ans de 1/28.

 Fort heureusement, l’amniocentèse, systématiquement pratiquée à partir de 38 ans et remboursée par la Sécurité Sociale, permet d’établir le caryotype du bébé et donc de détecter de manière certaine une anomalie chromosomique… Ce qui permet aux parents de décider, le cas échéant, d’une interruption thérapeutique de grossesse… Décision parfois lourde à porter et qui nous ramène encore une fois à la réalité physiologique, en retard sur l’évolution sociale.

Grossesse tardive: trop vieille pour mon enfant ?

S’il est un domaine où aucune généralité ne peut être faite, où aucune statistique ne peut être établie, c’est bien celui de l’âge subjectif ! Comme certains sont fatigués à 25 ans, d’autres sont en pleine forme à 40. Et rien ne prouve, bien au contraire d’ailleurs, que l’on soit moins apte à comprendre un enfant quand on a 40 ans de plus que lui que quand on n’en a que 20.

Pour preuve, tous les secrets, toutes les conversations que les enfants réservent à leurs grands-parents. Peut-être la différence se creusera-t-elle un peu plus quand l’enfant entrera dans l’adolescence puis dans les études et la vie active. Mais une grossesse tardive peut aussi être un formidable moteur pour se surpasser et tout faire pour rester en forme afin de profiter pleinement de moments sportifs, par exemple, avec ses enfants.

 Et puis l’âge permet aussi de prendre plus de recul par rapport aux petits tracas quotidiens… Comme il peut aussi engendrer des mères « poules » qui élèveront leur petit tant désiré dans un conteste trop protecteur, notamment dans les cas où la grossesse a été difficile à obtenir. Nous sommes là sur un terrain très intime, un contexte de choix qui, comme tous les vrais choix, se fait en conscience, à l’abri des jugements extérieurs.
En conclusion, le problème essentiel que pose la grossesse à 40 ans est purement physiologique. En être bien informée pour prendre sa décision en connaissance de cause et bien suivie par la suite sont les deux garants d’une grossesse tardive heureuse !

 

 

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