NAISSANCES PRÉMATURÉES : LES CAUSES

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60 000 bébés sont nés prématurés en France en 2013. On note une augmentation de près de 45% du nombre de ces naissances en 15 ans.

Si certaines naissances prématurées peuvent-être évitées, cette augmentation n’est pas seulement due à des facteurs de complication de la grossesse, mais également à des progrès de la science, qui permettent de sauver de plus en plus d’enfants. On note trois types de causes : les causes médicales, les causes socio-économiques, ou les causes extérieures à la grossesse.

Les causes médicales de la naissance prématurée

• Les maladies de la mère

L’hypertension artérielle (HTA) : on distingue la présence d’une hypertension artérielle avant la grossesse, et celle qui se développe pour la première fois pendant la grossesse. L’HTA représente 20% des accouchements avant 33 semaines. Des complications sont possibles, telles que la pré-éclampsie, l’éclampsie, le Hellp syndrom ou l’hématome rétro-placentaire qui se caractérise par des saignements abondants mettant en danger la mère et l’enfant.

 – Le diabète : un diabète diagnostiqué avant ou pendant la grossesse, peut aussi entrainer une naissance prématurée. Si il intervient au cours de la grossesse, c’est le diabète gestationnel, il concerne 5% des femmes enceintes et disparaît après l’accouchement dans 98% des cas. Dans 20% des cas, le diabète est la cause d’un excès de liquide amniotique pendant la grossesse : l’hydramnios, qui peut mener à un accouchement prématuré.

• Les conséquences d’infections

– La rupture prématurée des membranes (RPM), est une rupture de la poche des eaux qui se produit avant le terme normal de la grossesse et avant le début du travail. Mais l’origine n’est pas toujours infectieuse, et d’autres facteurs comme les conditions socio-économiques défavorables ou la consommation de tabac peuvent aussi en être la cause. La RPM concerne environ 25 à 35% des accouchements avant 33 semaines.

– Le travail prématuré spontané se caractérise par un début de travail avant le terme normal de la grossesse au cours duquel les poches des eaux ne sont pas rompues. « Au moins 15% des femmes accouchant après un travail prématuré spontané seraient porteuses d’une infection utérine (chorioamniotite) ». Mais d’autres éléments tels que les conditions de vie, ou le stress, entrent en jeu.

• Les malformations utérines

– La béance, ou l’incompétence cervicale, est une anomalie du col utérin, dont on relève l’incapacité de son orifice interne à jouer son rôle de verrou. Le col de l’utérus va alors avoir tendance à s’ouvrir trop facilement.

– L’utérus bicorne ou cloisonné : la femme possède deux petites cavités utérines, au lieu d’une grande. Au fur et à mesure que le fœtus se développe, il se trouve à l’étroit, les premières contractions apparaissent, et le col se dilate. Si la mère désire un second enfant, la cloison entre les deux utérus pourra dans certains cas être sectionnée chirurgicalement.

– Le retard de croissance intra-utérin s’identifie par un poids de naissance trop petit pour l’âge gestationnel. Il est en partie « lié à des anomalies de la vascularisation entre l’utérus et le placenta. Les échanges entre la mère et le foetus ne s’effectuant plus dans de bonnes conditions, les apports nutritionnels et en oxygène deviennent insuffisants ». Cela engendre des risques importants pour la mère et le foetus, et mène à provoquer un accouchement prématuré.

• La position du placenta : un placenta bas, inséré près du col de l’utérus, accompagné de saignements, peuvent peser et faire pression sur le col de l’utérus, favorisant ainsi sa dilatation. Si cette anomalie ne se corrige pas, on parle alors de « placenta praevia » dès le 3ème trimestre.

 

Les causes socio-économiques de la naissance prématurée

• Le tabagisme est la cause principale des naissances prématurées. Pendant la grossesse, la fumée de cigarette augmente de 25% le risque « d’hématome rétro-placentaire » (facteur de mort immédiate du foetus par étouffement) et de « placenta bas ». Il entraîne un retard de croissance intra-utérin et une hypoxie chronique, une augmentation du rythme et du débit cardiaque, ainsi qu’une vasoconstriction chez le foetus. La croissance pulmonaire de ce dernier est également perturbée. Enfin, à la naissance, le risque de mort subite du nourrisson est multiplié par deux ou trois.

 L’alcool pris pendant la grossesse peut être à l’origine de fausses couches, de prématurité ou de maladies chez le futur enfant. Une étude publiée dans BioMed Central, révèle qu’une grande consommation d’alcool multiplierait par trois les risques de naissances très prématurées. Doit-on légiférer pour interdire l’alcool pendant la grossesse ?

• L’âge et le poids de la mère, sont des éléments à prendre en compte. Les femmes âgées de moins de 20 ans ou plus de 40 ans, ainsi que celles en situation de maigreur ou d’obésité, courent des risques de naissance prématurée. À l’age de la mère, est lié le nombre de grossesses que celle-ci a déjà connu. Une femme qui a eu plusieurs enfants peut être touchée par une distension de l’utérus : les fibres sont étirées. La cavité utérine supporte alors moins la pression et le poids du bébé, les contractions apparaissent, entraînant une dilatation et une ouverture prématurée du col de l’utérus.

Le même problème se pose lors des grossesses multiples, la raison est simple : deux bébés pèsent plus lourd qu’un seul, et leur poids provoque une distension de l’utérus. Une femme qui attend plusieurs enfants a un risque sur deux d’accoucher prématurément.

 

• Activités et travail trop intensifs installent une fatigue importante voire chronique chez la mère, pouvant mener à une naissance prématurée.

 

• Stress et dépression peuvent engendrer de symptômes tels qu’une pression dans le bassin, donnant l’impression que le bébé pousse vers le bas, des saignements vaginaux ainsi que des crampes. Une étude réalisée par FoxNews.com, annonce que 14% des femmes touchées par la dépression ont accouché avant la 37ème semaine contre 10% des autres femmes.

Les causes extérieures à la grossesse

Un choc violent sur l’abdomen, une chute peuvent déclencher des contractions et une rupture de la poche des eaux. Cela reste cependant rare grâce à la présence du liquide amniotique qui protège le fœtus et amortit les chocs.

Une opération chirurgicale d’urgence mettant en danger la mère et de l’enfant, peuvent également nécessiter un accouchement prématuré.

Avec plus de 15 millions de naissances prématurées dans le monde, la prématurité reste la cause principale de décès chez le nourisson. Dans 40 % des cas, les médecins provoquent un accouchement prématuré, lorsque le pronostic vital de la mère ou de l’enfant est engagé.

Source : SOS Préma

 

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