Les sages-femmes sont en colère et elles vont le faire savoir, aujourd’hui, 4 octobre 2011, par un mouvement de grève d’une grande ampleur. A l’image de tous les personnels de santé, les sages-femmes connaissent depuis quelques années une dégradation de leurs conditions de travail, consécutive d’une rigueur budgétaire sans précédent.
Les maternités « d’avant-garde », comme la maternité des Bluets ou celles des Lilas, sont en pointe des revendications et subissent de plein fouet les coupes sombres qui les éloignent chaque jour un peu plus de leur projet fondateur. Inadaptation des effectifs aux besoins d’accueil des femmes enceintes, dotations budgétaires folles qui conduisent à pratiquer de plus en plus de césariennes au motif qu’elles sont plus « rentables », abandon des projets de maisons de naissance… c’est peu dire que l’accueil de la naissance n’est pas une priorité!
Les sages-femmes appellent donc à manifester à 11h, Esplanade de Montparnasse, pour faire aboutir des revendications qui sont restées sans réponses.
Revalorisation des actes, multiplication (au moins par 2) du personnel d’accompagnement en salle de travail et universitarisation totale et indépendante de la filière maïeutique. Aujourd’hui, les sages-femmes sont titulaires d’un diplôme BAC + 5 mais dépendent exclusivement des doyens de facultés de médecine pour leur formation. Elles se trouvent donc inscrites dans une pensée pathologique qui est en contradiction avec leur approche. Cette pensée entraine par exemple le système de santé français à définir une grossesse noramle comme une grossesse « à bas risque ». Ce qui conduit tout le système à avoir une approche hypermédicalisée de l’accouchement. Dans d’autres pays, elles reçoivent une formation totalement indépendante.
