Accouchement: ce qu’il faut savoir de l’épisiotomie?

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L’épisiotomie est certainement l’une des opérations les plus redoutées par les femmes enceintes et pourtant, c’est en général une intervention bénigne. Devenue quasi banale, elle est effectuée dans 47,3% des cas et est largement répandue, trop répandue peut-être?

L’épisiotomie consiste à ouvrir le périnée pendant l’accouchement, de façon à éviter que celui-ci ne se déchire.Partant du principe qu’il est peut-être plus aisé de recoudre une coupure droite et nette qu’une déchirure irrégulière, les obstétriciens peuvent être tentés de la pratiquer un peu vite.

Cependant, beaucoup estiment que l’épisiotomie n’est pas nécessaire et ne possèdent pas les avantages qu’on lui confère. En effet, l’épisiotomie ne permet pas de réduire ce qu’on appelle les déchirures du 3ème et 4ème degré*. Aujourd’hui on pratique l’épisiotomie dans certains cas précis, lorsqu’il s’agit d’un bébé prématuré ou si la maman a des antécédents de déchirures graves.

Elles ont subit une épisiotomie.

Marlène 26 ans maman d’une petite Kim de 2 ans: Il y a deux ans j’ai donné naissance à mon premier enfant, ma fille Kim, l’accouchement s’est très mal passé, la péridurale n’a pas marché, on m’a fait une épisiotomie de 8 points à vif, puis ils ont essayé les forceps, puis repassage sur l’épisio car une partie du placenta n’était pas sortie, et j’ai fait une hémorragie pour couronner le tout. Les premiers jours étaient très difficiles car en plus de la douleur je ne pouvais pas m’occuper de mon bébé.
Évidemment, il faut garder à l’esprit que chaque grossesse est différente et chaque accouchement aussi, j’ai des copines qui ont accouché comme une lettre à la poste ! En ce qui me concerne j’étais cancre j’ai séché la préparation. Si je peux donner des conseils, il faut bien choisir sa maternité (pas se laisser aveugler comme moi par le côté « prestige » mais bien rester concentrée sur le coté médical) et si possible accoucher assise, et sans déclenchement (j’ai été déclenchée et ça fait bien rater les accouchements en général)Perrine : Pendant la visite prénatale du 9° mois je signale (oralement) que je ne veux pas d’épisiotomie. Pendant l’accouchement, avant l’expulsion je signifie (oralement) à la sage-femme que je ne veux pas d’épisiotomie. On me pratique tout de même une épisiotomie, « médio latérale droite de 2-3cm ». La couture (je ne connais pas le nombre de points, le nombre n’est pas indiqué dans mon dossier médical et la SF ne m’a pas renseignée) sur trois plans avec des fils résorbables : muscles, muqueuse vaginale et peau. Les premiers jours je ressentais des douleurs locales sourdes et diffuses. Plus importantes en fin de journées, aggravées par la fatigue. Il fallait que je m’allonge 2 à 4 heures minimum par jour, sinon j’étais très fatiguée.

Je ne pouvais m’asseoir que sur un coussin. L’entrée du vagin est devenue asymétrique. La cicatrice fait un petit coin qui va vers l’extérieur du vagin. Je devais masser la cicatrice sous la douce et la sécher avec du sopalin. Je devais également la rincer deux fois par jour avec de l’eau additionnée de teinture-mère de Calendula (10 gouttes pour un litre) puis une application d’argile blanche (l’argile blanche favorise la cicatrisation). J’ai par la suite utilisé à la place de l’argile du gel de silice (G5), qui a les mêmes effets. Puis ma plaie ne s’était pas refermée, j’ai eu des séances de rééducation puis j’ai eu une infection. Ma cicatrice était très dure avec des boules de chair. Puis peu à peu ça va mieux, ma cicatrice s’assouplit, je déprime moins.

Après la naissance, je me disais, j’ai eu une épisio, ce n’est pas grave, ça arrive à tout le monde. Puis, la fatigue aidant, j’ai eu un baby blues assez fort. Maintenant je sais que cela a été exacerbé par l’épisio. A la reprise des rapports ce fut le choc. Je me suis sentie attaquée dans ma plus profonde intimité. Comme violée, mutilée puisque le plaisir n’était plus au rendez-vous dans ma vie sexuelle. Cela m’a révoltée. J’étais en colère, contre moi-même (pourquoi je me suis laissée faire, pourquoi j’ai pris la péridurale…) et contre le système médical. Quand on vous découpe avec le sourire c’est presque pire… Je me suis aussi renseignée sur internet. Et là j’ai découvert des mines de renseignements. Notamment l’article L1111-4 du Code de Santé Publique : Aucun acte ni aucun traitementmédical ne peut être pratiqué sans le consentement plein et entier de la personne, et ce consentement peut être retiré à tout moment. Maintenant je sais ce que je veux et ne veux pas. Je sais ou je vais. Mon expérience, même malheureuse m’aura beaucoup apportée. Et je crois que je suis petit à petit en train de me pardonner à moi même.

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