La place de Papa pendant l’accouchement

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Le rôle du papa en salle d’accouchement peut être assez varié : absent ou présent, observateur ou actif, à deux doigts de tomber dans les pommes ou de pleurer, voyons les différentes possibilités…

Assister ou ne pas assister? Telle est la question!

Si la maman se sent mère dès les premiers mois de sa grossesse, le papa, lui, se sent souvent père à partir de l’accouchement. En même temps que la naissance du bébé, c’est la naissance d’un papa. Beaucoup de futurs parents se posent la question de l’assistance du papa à l’accouchement durant la grossesse. Dans certains cas la maman exige la présence de son partenaire, dans d’autres elle l’interdit. Attention, le cas est rare mais certaines maternités n’admettent pas le papa en salle d’accouchement !

Sachez d’abord que durant l’accouchement rien n’est obligatoire pour le papa : y assister, regarder l’expulsion, couper le cordon, le papa peut refuser tout ce qu’on lui propose.

Certains papas n’envisagent pas de participer à l’accouchement ; Ce refus est souvent dicté par la peur : de ne pas être à la hauteur, de ne plus désirer sa compagne après, ou encore la peur du sang.

Messieurs, sachez tout de même que vous n’êtes pas obligés d’assister à tout l’accouchement, vous pouvez naviguer entre la salle d’attente et la salle d’accouchement à votre gré. Il est important de ne pas se forcer à rester à tout prix dans la salle d’accouchement si vous vous sentez mal. Il n’y a aucune honte à ne pas supporter la vue du sang, être stressé ou encore être bouleversé! Essayez de ne pas piquer la vedette à la maman… «Le jour de mon accouchement, le papa, très stressé, avait un teint verdâtre, une infirmière et ma mère l’ont retenu juste avant qu’il ne tombe dans les pommes, on a dû l’emmener ensuite sur une civière! » témoigne Sandrine. Dans d’autres cas, c’est la maman qui ne veut pas (pudeur, moment privilégié avec l’enfant…), et là, inutile d’insister, dans la salle d’accouchement elle a tout pouvoir et peut en interdire l’entrée à qui elle veut. Pensez donc à aborder le sujet, il serait dommage de découvrir au dernier moment que votre conjointe ne veut pas de vous dans la salle !

Cependant, la grande majorité des papas (70%) le souhaite et tant mieux car ils ont la possibilité de jouer un véritable rôle durant l’accouchement. D’ailleurs lorsqu’il y assiste, le papa trouve bien plus vite sa place au sein de la nouvelle famille.

Quel rôle pour le papa?

Il y a de tout chez les futurs papas : de l’observateur éloigné à la sage femme en herbe. N’hésitez pas à vous parler de la façon dont vous voyez l’accouchement, de ce que la future maman attend de vous. Il est fort dommage de se retrouver dans une de ces catégories sans avoir pu la choisir, il est donc très important de se renseigner avant sur les différentes possibilités qui s’offrent au papa en fonction de ce qu’il souhaite et d’en parler avec le personnel médical et votre compagne.

Dans tous les cas, pensez à prendre quelques rations de survies pour vous rendre l’attente confortable : coussin, confiseries, bouteille d’eau, etc.

L’Observateur

Quelques papas préféreront assister à la scène de l’accouchement dans un rôle purement observateur ne voulant rater aucun moment de la venue au monde de leur bébé. Regarder ce qui se passe au niveau de l’expulsion n’est absolument pas une obligation et peut même se révéler être assez choquant. Cependant certains papas ne rateraient pour rien au monde le spectacle de la tête de leur bébé qui apparait. La vision et le ressenti de l’accouchement diffère en fonction de chaque personnalité.

Dans la catégorie « observateurs », il y a également ceux qui jouent les Spielberg. Le phénomène se répand de plus en plus : nombre de papas suivent l’accouchement, caméra à la main pour immortaliser l’un des plus beaux moments de leur vie sans en perdre une miette. Des spécialistes y voient une manière de se cacher derrière l’objectif pour affronter leur peur.

Si le fait d’observer relève d’un choix tout va bien, en revanche si cette attitude est dictée par un « je ne sais pas quoi faire », c’est bien dommage…

Le Soutien

Nombreux sont les professionnels qui pensent que le père est le mieux placé pour aider la mère durant l’accouchement. Pour la maman , c’est un moment angoissant lors de la dilatation et très douloureux lors de l’expulsion pendant lequel elle a besoin de la présence réconfortante d’un proche et plus particulièrement de l’homme qu’elle aime… ou selon une autre vision, de la présence du saligaud responsable (si si, seulement lui) de cette douleur et qui, par une injustice foudroyante, n’a pas à subir ce calvaire, il peut donc bien, si cela l’aide à supporter la douleur, subir les insultes et les trous qu’elle lui fait dans la peau avec ses ongles… ou ses dents!! Si la future maman en arrive là, ne lui en tenez pas rigueur, choyez-la et excusez-la : elle souffre !!

Votre seule présence en tête de lit sera un soutien inestimable pour la maman. Cela peut être un soutien plus ou moins actif. Le soutien passif consistera à lui tenir la main, être juste là ; Un soutien un peu plus actif sera de la rafraichir avec un brumisateur, lui prodiguer des paroles douces, des gestes tendres et l’encourager ; enfin, l’aider à contrôler sa respiration, tenir le masque à oxygène, lui relayer les informations sera un soutien très actif mais ne sera possible qu’avec une bonne préparation de l’accouchement. Plus vous préparerez l’accouchement, plus vous serez un soutien « performant » et nécessaire.

Pour cela, vous pouvez vous renseigner et préparer l’accouchement en amont de la grossesse, avec votre conjointe grâce aux cours de préparation à l’accouchement, prodigués par les sages femmes et que vous pourrez mettre en pratique le jour J. Plus il y a implication du papa dans la préparation à l’accouchement plus vite il trouvera sa place en salle d’accouchement en se sentant utile voire nécessaire!

L’haptonomie est la méthode de préparation qui inclut le plus le papa. C’est une relation à 3 qu’on met en place dès le 5ème mois de grossesse ou dès que la maman sent bouger bébé. Ce sont des caresses au bébé à travers le ventre, des paroles, des bercements, des gestes pour soulager la maman pendant la grossesse. Le jour de l’accouchement, les parents guident l’enfant vers la sortie par les gestes appris lors de la préparation. Le père, forcément exclu de la symbiose physiologique mère-foetus, trouve là un moyen exceptionnel d’entrer en contact avec son enfant avant sa naissance. L’haptonomie permet de diminuer le décalage entre le vécu du père et celui de la mère par rapport au bébé. D’ailleurs, les séances d’haptonomie prénatale ne sont pas censées avoir lieu sans la présence du père (sauf pour les mères monoparentales).

Le témoignage de Sophie : « Ca a été très différent d’un enfant à l’autre. Le premier accouchement a été un peu difficile … il ne savait pas trop où se mettre, se sentait impuissant face à ma douleur… je crois qu’il aurait largement préféré être ailleurs! Pour le deuxième, c’était radicalement différent : en accompagnement global avec une sage femme que l’on connaissait tous les deux depuis plusieurs mois, qui nous avait donné des cours de préparation à l’accouchement et qui lui donnait une vraie place (en lui montrant comment m’aider, me soutenir…), il a adoré ».

Dialoguer avec d’autres papas qui ont déjà vécu l’assistance d’un accouchement et également une bonne façon de se préparer.

Le Sage-Femme en herbeCeux-là sont sur tous les fronts : Ils soutiennent la maman, observent l’expulsion et peuvent même accueillir le bébé : « Il m’a soutenu quand je poussais et on a attrapé la petite tous les deux sous ses bras pour l’aider à sortir, à ce moment la sage femme s’est « effacée », c’était génial… » raconte Julie.Accueillir le bébé

Lorsqu’il n’y a aucun soucis, le papa peut être sollicité par l’équipe médicale pour s’occuper de son bébé. Ainsi, le nouveau papa peut couper le cordon ombilical, etc. Mais avant tout cela il peut prendre le bébé dans ses bras et le poser sur la maman. Le peau à peau est une méthode qui se propage : le bébé, nu, est peau contre peau avec ses parents. Des études démontrent que le bébé éprouve un grand bien-être grâce à cette relation, son rythme cardiaque et respiratoire est plus stable. Nadège témoigne : « Le plus beau moment de mon accouchement est celui que nous avons passé à trois, peau à peau, juste après, sans le personnel médical et avant tout soin sur le bébé ». Si vous le souhaitez, prévoyez ce moment et parlez en avec l’équipe médicale avant l’accouchement !

Pour les papas qui l’ont déjà vécu, l’accouchement reste un moment d’émotion pure, inoubliable, représentant souvent le plus beau jour de la vie d’un papa. Beaucoup parlent de « satisfaction émotionnelle », « d’exaltation intense ». Très rares sont les regrets ! En revanche, le manque d’installation à leur égard devient un problème. La question se pose même quant à l’installation du papa dans la chambre de maternité les jours suivant l’accouchement.

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